Février 2022

Méditation pour les prêtres

 

La tâche du prêtre est de combattre le mal et de sauver les âmes. (Bienheureux Paolo Manna)

Identité et mission sacerdotales : la lutte contre le mal

Évangile selon saint Jean

«Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.

À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ». (Jn 20,19-23)

Du Magistère de l’Église

« Les ministres de la grâce sacramentelle s’unissent intimement au Christ Sauveur et Pasteur lorsqu’ils reçoivent avec fruit les sacrements, spécialement par la confession sacramentelle fréquente : préparée par l’examen de conscience quotidien, celle-ci est un soutien très précieux pour l’indispensable conversion du cœur à l’amour du Père des miséricordes ». (Conc. Vat. ii, Décret sur le ministère et la vie des prêtres, Presbyterorum Ordinis, 18)

« Susciter dans le cœur de l’homme la conversion et la pénitence, et lui offrir le don de la réconciliation, constitue la mission naturelle de l’Eglise qui continue ainsi l’œuvre rédemptrice de son divin Fondateur ». (Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Post-Synodale, Reconciliatio et Paenitentia, 23)

« Or, ce pouvoir de remettre les péchés, Jésus l’a conféré, par l’Esprit Saint, à de simples hommes, eux-mêmes sujets aux assauts du péché, à savoir à ses Apôtres: « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20,22; Mt 18,18). [...] Ici apparaît dans toute sa grandeur la figure du ministre du sacrement de Pénitence, appelé confesseur selon une coutume très ancienne.

Comme à l’autel où il célèbre l’Eucharistie, et comme en chacun des sacrements, le prêtre, ministre de la Pénitence, agit «in persona Christi». Le Christ, qui est rendu présent par le prêtre et qui accomplit par lui le mystère de la rémission des péchés, apparaît bien comme frère de l’homme. [...]

Ce ministère du prêtre est sans aucun doute le plus difficile et le plus délicat, le plus fatigant et le plus exigeant, mais aussi l’un des plus beaux et des plus consolants ». (Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Post-Synodale, Reconciliatio et Paenitentia, 29)

« Mais j’ajoute aussi que, même pour être un bon ministre, un ministre efficace de la Pénitence, le prêtre a besoin de recourir à la source de grâce et de sainteté présente dans ce sacrement. Nous, prêtres, à partir de notre expérience personnelle, nous pouvons dire en vérité que, dans la mesure où nous veillons à recourir au sacrement de Pénitence et à nous en approcher fréquemment et dans de bonnes dispositions, nous remplissons mieux notre propre ministère de confesseurs et en assurons le bénéfice aux pénitents. Par contre, ce ministère perdrait beaucoup de son efficacité si de quelque manière nous négligions d’être de bons pénitents. Telle est la logique interne de ce grand sacrement. Ce sacrement nous invite tous, nous, prêtres du Christ, à prêter une attention renouvelée à notre confession personnelle ». (Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Post-Synodale, Reconciliatio et Paenitentia, 31)

D’après les écrits du bienheureux Paolo Manna

« Le prêtre est né pour mener la guerre contre le péché et pour conduire le peuple chrétien dans cette guerre.

1) Est-ce qu’il baptise ? Il le fait pour libérer l’âme du péché originel.

2) Est-ce qu’il prépare les enfants à la Sainte Communion ? Il veut qu’ils deviennent de vaillants soldats contre le péché.

3) Est-ce qu’il se confesse ? Pour briser les liens du péché.

4) Est-ce qu’il prêche et administre les autres sacrements ? Tout ça pour détruire le péché dans le monde ». (P. Manna, Chiamati alla santità, Naples 1977, p. 97)

«  Que dirons-nous si vous avez vous-mêmes établi le royaume du péché dans vos cœurs ? Si Judith, au lieu d’enlever la tête d’Holopherne, s’était laissée prendre d’une indigne affection pour lui, quelle honte pour elle, quelle ruine pour le peuple, ce n’est pourtant rien en comparaison de la honte dont le prêtre se couvre en péchant et de la ruine qu’il cause aux âmes ». (P. Manna, Chiamati alla santità, Naples 1977, p. 97)

« Le péché du prêtre est toujours un péché social, il rejaillit sur le peuple : les bons en sont scandalisés, les mauvais en triomphent ». (P. Manna, Chiamati alla santità, Naples 1977, p. 97)

« Que de scandales, que de lèpres d’impureté, que d’injustices et d’oppressions. Combien de blasphèmes et d’impiétés.... [...] Il faut des anges du ciel, des apôtres brûlant de zèle pour briser tant de chaînes, pour éclairer tant de ténèbres, pour émouvoir tant de cœurs. Et ici, il n’y a que nous. Nous devons être ces anges, ces apôtres, car nous sommes des prêtres. Nous sommes les sauveurs de ces âmes, et personne d’autre que nous... et malheur à nous si nous pensions ne pas avoir de devoir envers les âmes... si nous devions rester les spectateurs indifférents de leur ruine ! ». (P. Manna, Chiamati alla santità, Naples 1977, p. 66)

« Jésus] est venu pour détruire le péché. [...] Ici est indiqué le but, la finalité, la mission du prêtre : lutter contre le péché et sauver les âmes». (P. Manna, Chiamati alla santità, Naples 1977, pp. 135-136)

« Mais qu’en est-il des prêtres qui vivent dans les mêmes ténèbres, dans un aveuglement aussi fatal ? C’est effrayant d’y penser. Tant que c’est le malade qui ne connaît pas sa maladie... il y a un espoir de guérison ; mais s’il ne la connaît pas et que même le médecin qui doit le guérir n’y fait pas attention, le cas est désespéré ». (P. Manna, Chiamati alla santità, Naples 1977, p. 137)

« Si ce prêtre avait été plus assidu au confessionnal, s’il avait eu plus de patience et de charité... combien de péchés en moins !  Certains prêtres sont agacés par les hommes... les âmes le comprennent, on les voit plus rarement et le péché triomphe ». (P. Manna, Chiamati alla santità, Naples 1977, p. 138)

Questions pour la réflexion

  • Est-ce que je sers Dieu honnêtement ? Comment puis-je marcher sur le chemin de l’esprit et de ma santé éternelle ? (P. Manna, Chiamati alla santità, Naples 1977, p. 98)
  • Si je devais mourir aujourd’hui, le Seigneur me trouverait-il prêt à me tenir devant lui ? (Cfr. P. Manna, Chiamati alla santità, Naples 1977, pp. 98-99)
  • Comment puis-je me préparer à recevoir et à administrer le sacrement de la réconciliation ?

PRIÈRE

Prière du Saint-Père Paul VI au Saint Sépulcre (4 janvier 1964) Pèlerinage en Terre Sainte:

Nous voici, ô Seigneur Jésus,
nous sommes venus comme les coupables retournent sur le lieu de leur faute,
nous sommes venus comme celui qui T’a suivi, mais qui T’a aussi trahi ; fidèles, infidèles,
nous l’avons été tant de fois,
nous sommes venus pour confesser le mystérieux rapport entre nos péchés et Ta Passion : notre œuvre, Ton œuvre,
nous sommes venus pour nous frapper la poitrine pour Te demander pardon pour implorer Ta miséricorde,
nous sommes venus parce que nous savons que Tu peux, que Tu veux nous pardonner,
Parce que Tu as expié pour nous, Tu es notre rédemption Tu es notre espérance.

Seigneur Jésus, notre Rédempteur,
ravive en nous le désir et la confiance en ton pardon, affermis notre volonté de conversion et de fidélité,
fais-nous goûter la certitude et aussi la douceur de ta miséricorde.

Seigneur Jésus, notre Rédempteur et Maître,
Donne-nous la force de pardonner aux autres, pour que nous soyons vraiment nous aussi pardonnés par Toi.

Seigneur Jésus, notre Rédempteur et Pasteur,
mets en nous la capacité d’aimer, comme Tu veux que, à Ton exemple et avec Ta grâce, nous T’aimions, ainsi que tous ceux qui sont nos frères en Toi. […]

Amen.

 

les consacrés

 

La désobéissance est la négation absolue du missionnaire ; au contraire, l'obéissance est sa bannière. (Bienheureux Paolo Manna)

La dimension missionnaire de l'obéissance dans la vie consacrée

Évangile selon saint Matthieu

« Comme Jésus parlait encore aux foules, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler. Quelqu’un lui dit : “ Ta mère et tes frères sont là, dehors, qui cherchent à te parler. ” Jésus lui répondit : “ Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? ” Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : “ Voici ma mère et mes frères. Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère” ». (Mt 12,46-50)

« “Quel est votre avis ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : “Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne”. Celui-ci répondit : “Je ne veux pas.” Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : “Oui, Seigneur !” et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? ” Ils lui répondent : “ Le premier. ” Jésus leur dit : “ Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu” ». (Mt 21, 28-31)

Du Magistère de l’Église

« Par la profession d’obéissance, les religieux font l’offrande totale de leur propre volonté, comme un sacrifice d’eux-mêmes à Dieu, et par là ils s’unissent plus fermement et plus sûrement à sa volonté de salut ». (Conc. Vat. ii, Décret sur la rénovation et l’adaptation de la vie religieuse, Perfectae Caritatis, 14)

« L’obéissance, pratiquée à l’imitation du Christ, dont la nourriture était de faire la volonté du Père (cf. Jn 4, 34), manifeste la beauté libérante d’une dépendance filiale et non servile, riche d’un sens de la responsabilité et animée par une confiance réciproque, qui est reflet dans l’histoire de la correspondance dans l’amour des trois Personnes divines ». (Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Post-Synodale, Vita Consecrata, n. 21)

« En réalité, la culture de la liberté est une valeur authentique, étroitement liée au respect de la personne humaine. Mais qui ne voit les graves injustices et même les terribles violences qui résultent d’un usage dévié de la liberté dans la vie des personnes et des peuples ? L’obéissance qui caractérise la vie consacrée est une réponse efficace à cette situation. Elle présente comme modèle, d’une manière particulièrement forte, l’obéissance du Christ à son Père et, à partir de son mystère, elle témoigne de ce qu’il n’y a pas de contradiction entre l’obéissance et la liberté ». (Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Post-Synodale, Vita Consecrata, n. 91)

« Chercher la volonté de Dieu signifie chercher une volonté amie, bienveillante, qui veut notre réalisation, qui désire surtout la libre réponse d’amour à son amour, pour faire de nous des instruments de l’amour divin. C’est dans cette via amoris que s’épanouit la fleur de l’écoute et de l’obéissance ». (Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée  et les Sociétés de Vie Apostolique, Instruction, Le service de l’autorité et l’obéissance, n. 4)

« L’obéissance est avant tout attitude filiale. C’est ce genre particulier d’écoute que seul le fils peut prêter à son père, parce qu’illuminé par la certitude que son père n’a que des choses bonnes à dire et à donner à son fils ; une écoute imprégnée de la confiance qui rend le fils accueillant à la volonté du père, assuré qu’elle sera pour son bien ». (Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée  et les Sociétés de Vie Apostolique, Instruction, Le service de l’autorité et l’obéissance, n. 5)

« L’obéissance de la personne croyante est aussi l’adhésion à la Parole par laquelle Dieu se révèle et se communique lui-même, et à travers laquelle il renouvelle chaque jour son alliance d’amour ». (Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée  et les Sociétés de Vie Apostolique, Instruction, Le service de l’autorité et l’obéissance, n. 7)

« Les personnes consacrées sont aussi appelées à suivre le Christ obéissant dans un “projet évangélique”, ou charismatique, suscité par l’Esprit et authentifié par l’Église. Cette dernière, approuvant un projet charismatique en tant qu’Institut religieux, garantit que les inspirations qui l’animent et les normes qui le régissent peuvent donner lieu à un itinéraire de recherche de Dieu et de sainteté. De même, la Règle et les autres normes de vie deviennent ainsi médiation de la volonté du Seigneur : médiation humaine, mais qui fait toujours autorité, imparfaite mais en même temps contraignante, point de départ pour prendre la route chaque jour, mais à dépasser dans un élan généreux et créatif vers la sainteté que Dieu “veut” pour chaque consacré. Sur ce chemin, l’autorité est investie de la tâche pastorale de guider et de décider ». (Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée  et les Sociétés de Vie Apostolique, Instruction, Le service de l’autorité et l’obéissance, n. 9)

D’après les écrits du bienheureux Paolo Manna

« On professe la soumission et l’obéissance, mais on n’est heureux que dans le lieu, dans la fonction de son choix [...]. Les différentes parties d’une machine choisissent-elles leur propre place ? Bien sûr que non, mais chacun est placé là où il est nécessaire au fonctionnement de l’ensemble de l’organisme : c’est évident, mais ce n’est pas toujours compris de cette façon... ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 85)

« Essayons donc de travailler de manière compacte et en bonne entente à la place qui nous est assignée par l’obéissance. [...] Si nous n’avons pas d’esprit de corps, si chacun veut faire les choses à sa manière, si nous ne sommes pas très obéissants aux ordres de nos ‘capitaines’..., nous deviendrons faibles et nous subirons des défaites au lieu de victoires ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 87)

« Cette vertu [l’obéissance] est la pierre angulaire sur laquelle doit reposer notre travail ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 152)

« La vertu pour laquelle nous, missionnaires, devons avoir un véritable culte, dans laquelle nous devons particulièrement nous distinguer, est la vertu d’obéissance ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 153)

« La désobéissance est la négation absolue du missionnaire, tout comme l’obéissance est sa principale caractéristique, son programme, sa bannière ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 153)

« Le missionnaire qui désobéit, qui critique les ordres de ses supérieurs, même s’il ne s’en rend pas compte, même s’il n’y pense pas, par sa désobéissance, par sa critique, cesse d’être un missionnaire de Jésus et se met en fait dans les rangs de ceux qui lui résistent ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 153)

« Si nous voulons être de bons missionnaires, nous devons nous habituer par un travail assidu d’obéissance à faire de la volonté de Dieu la règle et le modèle de la nôtre. La volonté de Dieu est le principe et la raison de tout bien : en dehors de la volonté de Dieu, il y a le mal, le péché et la perdition ». (P. Manna, Virtù Apostoliche, Milan 1944, p. 155)

« Celui qui obéit à ses supérieurs obéit à Dieu. Lorsque vous choisissez une mission ou un emploi, ne préférez pas vos propres goûts, mais acceptez les décisions de vos supérieurs. Celui qui fait la volonté de Dieu ne se trompe jamais. Les supérieurs ne sont pas infaillibles pour commander, mais les sujets sont infaillibles pour obéir ». (P. Manna, Esci dalla tua terra…, Napoli 1977, p. 35)

Questions pour la réflexion

  • Dans quelle mesure mon obéissance est-elle une obéissance consciente à Dieu et non pas une simple obéissance aux ordres de mes supérieurs "parce que c’est plus facile comme ça" ?
  • Puis-je parler honnêtement et ouvertement avec mes supérieurs et en même temps accepter leurs décisions finales avec confiance en Dieu ?
  • Dans quelle mesure est-ce que j’accomplis chaque ministère avec un engagement total, indépendamment de mes préférences personnelles ?

PRIÈRE A MARIE

O douce et sainte Vierge Marie, Toi qui, à l'annonce de l'Ange, par ton obéissance croyante et interrogatrice, nous a donné le Christ. À Cana, tu as montré, avec un cœur attentif, comment agir avec responsabilité. Tu n'as pas attendu passivement que ton Fils intervienne, mais tu l'as devancé, le rendant conscient de ce qui était nécessaire et prenant, avec une discrète autorité, l'initiative d'envoyer vers lui les serviteurs.

Au pied de la croix, l'obéissance a fait de Toi la Mère de l'Église et des croyants, tandis qu'au Cénacle tous les disciples ont reconnu en Toi la douce autorité de l'amour et du service.

Aide-nous à comprendre que toute vraie autorité, dans l'Église et dans la vie consacrée, trouve son fondement dans la docilité à la volonté de Dieu et que chacun de nous devienne, en réalité, autorité pour les autres, par sa propre existence vécue dans l'obéissance à Dieu.

O Mère clémente et pieuse, « Toi qui as fait la volonté du Père, empressée dans l'obéissance », rends notre vie attentive à la Parole, fidèle à la suite de Jésus Seigneur et Serviteur dans la lumière et avec la force de l'Esprit Saint, joyeuse dans la communion fraternelle, généreuse dans la mission, pressée par le service des pauvres, tendue vers le jour où l'obéissance de la foi se jettera dans la fête de l'Amour sans fin. Amen.

(Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée  et les Sociétés de Vie Apostolique, Instruction, Le service de l’autorité et l’obéissance, n. 31)

 

les laïcs

 

Le catéchiste est un véritable missionnaire, un enseignant et un gardien de la foi. (Bienheureux Paolo Manna)

Le service missionnaire des catéchistes laïcs

Deuxième Lettre de saint Paul Apôtre à Timothée

« Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Un temps viendra où les gens ne supporteront plus l’enseignement de la saine doctrine ; mais, au gré de leurs caprices, ils iront se chercher une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d’entendre du nouveau. Ils refuseront d’entendre la vérité pour se tourner vers des récits mythologiques. Mais toi, en toute chose garde la mesure, supporte la souffrance, fais ton travail d’évangélisateur, accomplis jusqu’au bout ton ministère ». (2Tm 4,1-5)

Du Magistère de l’Église

« À tous les laïcs, par conséquent, incombe la noble charge de travailler à ce que le dessein divin de salut parvienne de plus en plus à tous les hommes de tous les temps et de toute la terre. La voie doit donc leur être ouverte de toutes parts pour que, selon leurs forces et selon les nécessités des temps, ils puissent activement participer, eux aussi, à l’œuvre de salut qui est celle de l’Église ». (Conc. Vat. II, Constitution dogmatique sur l’Église, Lumen Gentium, 33)

« Notre temps n’exige pas un moindre zèle de la part des laïcs ; les circonstances actuelles réclament d’eux au contraire un apostolat toujours plus intense et plus étendu. En effet l’augmentation constante de la population, le progrès des sciences et des techniques, la solidarité plus étroite entre les hommes ont non seulement élargi à l’infini le champ de l’apostolat des laïcs, en grande partie ouvert à eux seuls, mais ils ont fait surgir de nouveaux problèmes, qui réclament de leur part une vigilance et une recherche toutes particulières ». (Conc. Vat. II, Décret sur l’apostolat des laïcs, Apostolicam Actuositatem, 1)

« Le véritable apôtre cherche les occasions d’annoncer le Christ par la parole, soit aux incroyants pour les aider à cheminer vers la foi, soit aux fidèles pour les instruire, les fortifier, les inciter à une vie plus fervente, « car la charité du Christ nous presse » (2 Co 5, 14). C’est dans les cœurs de tous que doivent résonner ces paroles de l’Apôtre : « Malheur à moi si je n’évangélise pas » (1 Co 9, 16) ». (Conc. Vat. II, Décret sur l’apostolat des laïcs, Apostolicam Actuositatem, 6)

« Comme membres du Christ vivant, auquel ils ont été incorporés et configurés par le baptême ainsi que par la confirmation et l’Eucharistie, tous les fidèles sont tenus de coopérer à l’expansion et au développement de son Corps, pour l’amener le plus vite possible à sa plénitude (Ep 4, 13).

C’est pourquoi tous les fils de l’Église doivent avoir une vive conscience de leur responsabilité à l’égard du monde, nourrir en eux un esprit véritablement catholique et dépenser leurs forces pour l’œuvre de l’évangélisation ». (Conc. Vat. II, Décret sur l’activité missionnaire de l’Église, Ad Gentes, 36)

« La catéchèse est intimement liée à toute la vie de l’Eglise. Non seulement l’extension géographique et l’augmentation numérique mais aussi, et davantage encore, la croissance intérieure de l’Eglise, sa correspondance avec le dessein de Dieu, dépendent essentiellement d’elle ». (Jean-Paul II, Exhortation Apostolique, Catechesi Tradendae, n. 13)

« Rappelons tout d’abord qu’entre catéchèse et évangélisation il n’y a ni séparation ou opposition, ni identification pure et simple, mais des rapports étroits d’intégration et de complémentarité réciproque ». (Jean-Paul II, Exhortation Apostolique, Catechesi Tradendae, n. 18)

« De la catéchèse comme de l’évangélisation en général, nous pouvons dire qu’elle est appelée à porter la force de l’Evangile au cœur de la culture et des cultures. Pour cela, la catéchèse cherchera à connaître ces cultures et leurs composantes essentielles; elle en apprendra les expressions les plus significatives; elle en respectera les valeurs et richesses propres. C’est de cette manière qu’elle pourra proposer à ces cultures la connaissance du mystère caché et les aider à faire surgir de leur propre tradition vivante des expressions originales de vie, de célébration et de pensée chrétiennes ». (Jean-Paul II, Exhortation Apostolique, Catechesi Tradendae, n. 53)

D’après les écrits du bienheureux Paolo Manna

« De même que tout capitaine a besoin d’officiers subalternes, le missionnaire a besoin de catéchistes. Le catéchiste dans sa condition est un véritable missionnaire. C’est un explorateur, c’est une sentinelle, c’est un enseignant, c’est un gardien : il ouvre des chemins, indique des opportunités, des dangers, prépare les conquêtes de la foi..... ». (P. Manna, La conversione del mondo infedele, Milan 1920, p. 177)

« Que de bonnes choses les catéchistes ont fait et font encore ! Sans eux, de nombreux enfants n’auraient pas ouvert les portes du Paradis. Tant de chrétiens sans eux seraient ruinés dès les premières erreurs... C’est l’aide précieuse que les catéchistes apportent à l’œuvre du missionnaire ! ». (P. Manna, La conversione del mondo infedele, Milan 1920, p. 178)

« Aujourd’hui, il s’agit non seulement de travailler à la diffusion de la foi dans les villages, mais surtout de ne pas laisser mourir la foi dans les villages déjà convertis. Lorsqu’il y a un manque de catéchistes, des villages entiers souffrent énormément et subissent de grandes pertes. Les nouveaux convertis sont faibles dans la foi et ont besoin d’une présence constante, d’une instruction, d’un soutien et de conseils pratiques dans leur nouvelle vie chrétienne. Les prêtres missionnaires, même animés d’un extraordinaire esprit apostolique, ne peuvent être partout. Ils sont trop peu nombreux pour répondre à tous les besoins apostoliques. C’est pourquoi il y a un grand besoin de catéchistes ». (P. Manna, “Le Missioni Cattoliche”, 28 septembre 1915, s. 369)

« Pour les villages nouvellement convertis, encore imprégnés du paganisme d’hier, la présence d’un catéchiste est aussi nécessaire que le lait maternel et sa présence le sont pour un enfant. La présence de catéchistes équivaut au maintien de la foi dans les missions ». (P. Manna, “Le Missioni Cattoliche”, 28 septembre 1915, s. 369)

« Le saint patron des catéchistes est Saint Joseph. Lui-même n’était pas prêtre, mais il s’occupait de Jésus, le grand prêtre, et entretenait avec lui une relation très étroite. » (P. Manna, Scritti 67, p. 333)

Questions pour la réflexion

  • Dans quelle mesure est-ce que je me sens missionnaire lorsque je suis catéchiste, professeur de religion ou parent transmettant la foi à mes enfants ? Suis-je conscient qu’il s’agit également d’une activité missionnaire ?
  • Est-ce que je prêche la doctrine de l’Évangile par mon comportement, mon témoignage de vie et, quand c’est nécessaire, par la parole "partout et à tout moment" ?
  • Comment puis-je soutenir les prêtres et les personnes consacrées dans leur ministère et leur apostolat?

PRIÈRE

Créateur ineffable, […]

Vous qui rendez diserte la langue des enfants, formez ma langue et versez sur mes lèvres la grâce de Votre bénédiction. Donnez-moi la pénétration pour comprendre, la capacité de retenir, la méthode et la facilité pour apprendre, la subtilité pour interpréter, une grâce abondante pour parler.

Vous qui êtes vrai Dieu et vrai homme, qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

(Prière de l’étudiant de Saint Thomas d’Aquin)