Intention de prière du Saint-Père

"Prions pour les religieuses et les consacrées, en les remerciant pour leur mission et leur courage, afin qu'elles continuent à trouver de nouvelles réponses aux défis de notre temps"

02 février 2022

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"Prions pour les religieuses et les consacrées, en les remerciant pour leur mission et leur courage, afin qu'elles continuent à trouver de nouvelles réponses aux défis de notre temps"£. Par ces mots, le Pape nous invite à prier pour les religieuses et les consacrées, en ce mois qui vient de commencer. Nous avons interviewé une religieuse, Sœur Cilenia Olga Rojas Arispe, membre des Sœurs Missionnaires Croisées de l'Église, fondées à Oruro (Bolivie) en 1925 par Sainte Nazaria Ignacia, pour entendre son témoignage et partager ses réflexions sur l'intention du Saint Père. Sœur Cilenia est actuellement en Espagne, mais elle a été dans les Œuvres Pontificales Missionnaires en Bolivie.

 

Sœur Cilenia, qu'est-ce que cela signifie pour toi que d'être consacrée ?

La Vie Consacrée est un don, une vocation qui se développe à travers un parcours dans la vie de chaque personne qui entend l'appel de Dieu. Celui qui choisit de répondre à l'appel vit l'expérience de démonter sa vie et de la centrer sur Dieu, de découvrir que son prochain est là et a besoin d'être écouté, connu et aimé. Être consacrée, c'est donner sa vie avec simplicité et courage à Dieu, aux autres, notamment aux plus démunis ; certes, c'est un mode de vie qui en déroute plus d'un ; c'est un signe qui parle de lui-même et contribue à la vie de l'Église.

En quoi consiste ton engagement actuel dans ta communauté ?

Actuellement, en tant que conseillère générale pour l'évangélisation, je suis chargée d'encourager, d'accompagner et de consolider mes sœurs dans leur mission d'évangélisation.

Qu'est-ce que cela signifie pour toi que d'être missionnaire et quelles sont les expériences qui t'ont le plus formée et marquée ?  

Être missionnaire, c'est vivre avec passion au service de la vie, aller dans la rue, annoncer la joie de l'Évangile, parler sans crainte de Dieu et tout faire pour que cela atteigne tout le monde. Voici les éléments qui ont jalonné mon parcours : tout d'abord, l'expérience de l'amour de Dieu et de son appel, la rencontre avec des personnes bien précises qui ont « troublé » mon existence et l'ont amenée à franchir les frontières géographiques et existentielles. Le témoignage de Sainte Nazaria, notre fondatrice, m'a conduit à la rencontre avec Dieu et avec mes frères. Sa vie m'a touchée et m'a poussée à chercher de comprendre ce que Dieu voulait pour moi. Les injustices sociales vues dans la réalité concrète de chaque personne, dans son histoire, dans ses luttes et ses difficultés, m'ont amenée à me demander si j'ai vraiment vécu l'engagement missionnaire de lutter pour leur dignité, et à me poser constamment la question : as-tu sauvé ton frère ? Ma vie missionnaire s'est renforcée en travaillant avec les autres, en sentant la communauté marcher à mes côtés, car marcher en solitaire c'est difficile, alors qu'en communauté la mission se fortifie, se recrée, se renouvelle. L'expérience ecclésiale consiste à redécouvrir une famille, une communauté qui se sent appelée à actualiser l'annonce, consciente de ses faiblesses mais aussi de sa vocation et toujours au service de tous. La Mission te permet d’avancer et d'arriver là où personne d'autre ne veut aller ou ne peut arriver. Malgré la précarité et les obstacles, nous essayons surtout de « ne pas cesser d'annoncer » et de faire connaître le message de Dieu, du Dieu qui nous aime.

 

Pour en revenir à l'intention du Pape pour ce mois : à ton avis, quels sont les défis actuels ?

 

Le défi actuel est de mettre en pratique ce que l'Évangile nous dit, de fonder et de donner corps à l'annonce avec audace et dans la joie. La vie consacrée est appelée à se nourrir d'une nouvelle ardeur, à continuer à être un signe prophétique qui vit l'espérance avec joie et courage missionnaire. Nous ne devons pas nous sentir inadéquates parce que nous sommes peu nombreuses, ou parce que nous sommes désormais âgées ; ce sont les défis de la mission d’aujourd'hui qui doivent nous motiver. Continuer à briser les frontières, parier sur la Mission, ne pas rester cantonnées dans nos propres structures, dans nos « rythmes habituels »; il faut actualiser, recréer de l'intérieur nos familles congrégationnelles, sans les dénaturer ni les affaiblir, mais en revenant à leur essence ultime, en laissant émerger la passion pour la mission, qui nous fortifie et attire d'autres personnes à la vie consacrée. La vie fraternelle au sein de nos communautés est appelée à être purifiée, convertie et transformée en un signe prophétique qu'il est possible de vivre dans l'amour, malgré la diversité culturelle. La communauté, c’est l'école de la communion et de la synodalité à travers laquelle nous pouvons apporter une contribution à la société d'aujourd'hui pour continuer à cheminer ensemble. 

 

Dans l'Église, le défi actuel est de reconnaître la vie consacrée comme un véritable Don, et de lui accorder sa place : la Vie Consacrée éclaire la vie, la vie quotidienne dans la mission évangélisatrice de l'Église, de la société et des communautés. Si cela vient de Dieu, rien ne peut nous arrêter dans notre dévouement et notre passion. Dieu compte sur la Vie Consacrée comme un Don qui offre la lumière et la vie.