Les Œuvres Pontificales Missionnaires du Sénégal et de la Mauritanie ont tenu jeudi leur premier Conseil national à la Centrale des Œuvres de Kaolack. Cette session inaugurale a posé les bases d'une gouvernance structurée qui a été saluée par l'ensemble des participants.
Le Conseil national des OPM constitue l'organe de pilotage de l'action missionnaire au niveau national. Composé du Directeur national, des Secrétaires nationaux de chaque Œuvre et des directeurs diocésains, il assure la coordination entre les sept diocèses du Sénégal et de la Mauritanie. En présence de Martin Boucar TINE, Évêque de Kaolack et Président de la Commission Épiscopale pour les Missions,l'Abbé Raphaël Ndiaye, nommé Directeur National par la Conférence Épiscopale et confirmé par le Cardinal Antonio Tagle, sous-Préfet de la section de l'Évangélisation des peuples, a conduit les travaux de cette première rencontre.
Les représentants de l'Union du Clergé Sénégalais et du Conseil national du laïcat ont participé aux échanges aux côtés des directeurs des sept diocèses. Cette composition, qui sera complétée prochainement par l'intégration d'autres entités, reflète la volonté d'associer tous les acteurs de la mission.
Conformément aux statuts des OPM, le Conseil national remplit trois missions : déterminer le thème et la stratégie des campagnes missionnaires annuelles, recevoir et examiner le bilan financier présenté par la direction nationale, et collaborer avec le Conseil missionnaire national constitué par la Conférence Épiscopale.
Dans son discours d'ouverture, l'Abbé Ndiaye a rappelé la nature des Œuvres Pontificales Missionnaires. « Les OPM sont le moyen principal pour éveiller la responsabilité missionnaire de tous les baptisés et pour soutenir les communautés ecclésiales dans les régions où l'Église est encore jeune et souvent pauvre », a-t-il déclaré. Le Directeur National a situé cette première session dans la perspective du thème missionnaire 2025-2026 « Missionnaires de l'espérance parmi les peuples ».
« En cette session qui inaugure ma mission et qui rejoint la vôtre, je voudrais m'inscrire et vous inscrire à ce programme ambitieux de l'Église qui rappelle à chaque chrétien et à l'Église, communauté de baptisés, la vocation fondamentale d'être, à la suite du Christ, des messagers et des bâtisseurs d'espérance », a affirmé l'Abbé Ndiaye. Cette vision pastorale place l'accompagnement des plus fragiles au centre de la mission.
« Face aux nombreux cris de nos frères et sœurs qui nous parviennent à travers le monde, à tant de blessures et blessés de la vie, nous sommes invités à imiter le Christ qui se dévoile dans la personne du bon samaritain qui se penche sur le blessé de la route », a-t-il rappelé, citant Luc 10, 25-37. L'abbé Raphael a poursuivi : « Ce ministère de la communauté des disciples-missionnaires du Christ se poursuit pour chaque homme et chaque femme pauvre, affligé, désespéré et rongé par le mal pour verser sur ses plaies l'huile de la consolation et le vin de l'espérance. C'est dans cette précarité du présent que nous avons à vivre de Dieu et à témoigner de son alliance. Ce temps de crise peut être un temps de conversion. »
Sur le plan opérationnel, le Conseil national a adopté trois orientations majeures qui ont reçu l'approbation de tous les participants. La première concerne la structuration interne avec la mise en place de secrétariats spécialisés. Des responsables ont été désignés en attendant la validation des évêques. Cette organisation vise à répartir les tâches et à renforcer l'efficacité de l'action missionnaire.
La deuxième orientation porte sur la création d'un manuel de procédure unique pour toute la juridiction. Cet outil encadrera l'accompagnement et le suivi des demandes adressées aux OPM ainsi que les rapports qui en découlent. Chaque directeur diocésain devra fournir un rapport annuel détaillé des collectes, des quêtes impérées, des ventes d'articles et du suivi des projets. Cette mesure répond aux exigences de transparence et vise à corriger les retards constatés dans les versements.
Le programme d'activités 2025-2026 a été le troisième axe de travail. Il prévoit une tournée du Directeur National dans les différents diocèses, une rencontre avec la Conférence Épiscopale et plusieurs campagnes de sensibilisation sur la Mission. La préparation du lancement de la campagne du mois missionnaire d'octobre 2026 a également été abordé.
Cette programmation s'inscrit dans la perspective historique de la prochaine Journée Mondiale des missions qui célébrera son centième anniversaire le 18 octobre 2026. Créée par le pape Pie XI en 1926 sur proposition de l'Œuvre Pontificale de la Propagation de la Foi, cette journée a pour le thème: « Un en Christ, unis dans la Mission ». Les OPM du Sénégal et de la Mauritanie ont inscrit cette échéance au cœur de leur programmation. Le lancement officiel de la campagne est prévu dès janvier 2026. Une mobilisation précoce qui témoigne de la volonté de donner un éclat particulier à cet anniversaire.
Parallèlement à ces avancées, le Conseil national a recensé plusieurs obstacles à surmonter dont les retards dans les versements des quêtes impérées qui compromettent la solidarité universelle. La distribution des articles du mois missionnaire nécessite également une meilleure organisation. Le suivi des projets diocésains demande plus de rigueur. Autant de constats ont alimenté la décision de créer le manuel de procédure.
Le contexte pastoral ajoute à la complexité. Les communautés catholiques du Sénégal et de la Mauritanie évoluent en situation de minorité chrétienne avec des ressources limitées. La concurrence des mouvements évangéliques et des sectes, particulièrement en milieu rural, exige un renforcement de l'animation pastorale. Le Conseil national mise ainsi sur la formation de relais missionnaires pour porter l'Évangile dans les communautés de base. Ces acteurs de terrain organiseront des campagnes d'évangélisation et assureront la formation chrétienne dans les paroisses.
Cette première session a permis aux directeurs diocésains d'échanger sur leurs pratiques et leurs difficultés. La mise en place du Conseil national crée un cadre de coordination qui manquait jusqu'alors. Le prochain Conseil national se tiendra en janvier 2026. Il évaluera l'avancement du programme et ajustera les orientations en fonction des réalités du terrain.
Au terme de la rencontre, les participants ont unanimement salué la clarté de cette feuille de route et la méthode participative adoptée pour son élaboration. Elle pose les bases d'une action missionnaire mieux coordonnée, plus transparente et plus efficace dans un contexte où les défis pastoraux demeurent importants.
