Zambie: l'histoire de Sœur Cloudina Mutizira et la collaboration avec les OPM
Sœur Cloudina Mutizira, sœur missionnaire dominicaine du Sacré-Cœur de Jésus, originaire du Zimbabwe, est actuellement Directrice du Noviciat International de sa Congrégation en Zambie. Elle a bien voulu partager son histoire avec nous, tout en nous remerciant de la collaboration avec les Œuvres Pontificales Missionnaires.
Comment est née ta vocation ?
Je viens d'une famille catholique et j'ai été inspirée par ma tante qui est, elle aussi, une Sœur des Filles du Calvaire. Chaque fois qu'elle venait à la maison pour les vacances, je l'admirais et j'étais impressionnée par sa façon de nous apprendre à prier, de chanter à l'église, et même par sa robe. Depuis l'âge de 10 ans, je lui disais que j'aurais aimé devenir religieuse. Mais ma tante me répondait que j'étais encore trop jeune et que je devais grandir. Elle m'a donc suggéré de commencer à y songer seulement après avoir terminé l'école secondaire. Cette réponse m'est restée en mémoire jusqu'à ce que je passe mes examens de niveau secondaire, à l'âge de 17 ans. C'est à ce moment-là qu'elle me donna une adresse vers laquelle me tourner : les Sœurs Dominicaines. Et c’est ce que je fis.
Qu'est-ce qui t'a particulièrement attirée chez les Sœurs Dominicaines du Sacré-Cœur de Jésus, auxquelles tu appartiens depuis 1988 ?
Les Sœurs Missionnaires Dominicaines du Sacré-Cœur de Jésus sont une Congrégation Internationale avec des communautés dans six pays : l'Angleterre, l'Allemagne, le Kenya, l'Amérique du Sud (Bogota), la Zambie et le Zimbabwe.
J'ai été attirée par leur mode de vie, leur façon de prêcher la parole de Dieu au peuple, leur Charisme, qui est l'évangélisation, et leur devise VERITAS, qui signifie Vérité. Les Sœurs Dominicaines prêchent la parole de Dieu en enseignant dans les écoles, en accordant la priorité absolue à l'enfant, en enseignant à l'enfant sourd, en nourrissant et en donnant de l'espoir aux malades dans les hôpitaux et en s'occupant des enfants sans abri. Le type d'Apostolat qu'elles pratiquent a vraiment touché mon cœur et j'ai eu envie de devenir l'une des enseignantes. J'ai également apprécié le fait qu'il s'agisse d'une congrégation internationale. Je peux être envoyée en mission partout où cela est nécessaire.
Tu as enseigné dans certaines de vos écoles, dont une pour les sourds. Être enseignant est-ce une mission ?
Oui, je sens qu'être enseignant, c'est être dans la mission du Christ. Je dis cela parce qu'à travers mon expérience de religieuse et d'enseignante, non seulement j'enseigne ma matière, dans laquelle je suis spécialisée, mais je suis là pour transmettre les valeurs chrétiennes à ces jeunes, en essayant de faire la différence, en leur enseignant et en leur prêchant le Christ pour qu'ils grandissent en connaissant le Christ et ses valeurs. De plus, lorsqu'ils quittent nos écoles, ils deviennent de bons chrétiens, de bons hommes et femmes, de bons pères et mères, de bons maris et épouses, de bons religieux et de bons citoyens dans la société. Le Christ est l'ENSEIGNANT et je me sens pleine d'énergie et de zèle car je puise ma force et j'apprends de Lui chaque jour en menant à bien sa mission d'enseignement.
Sœur Cloudina, tu as occupé des postes à responsabilité au sein de la Congrégation et tu as également collaboré avec les Œuvres Pontificales Missionnaires. Peux-tu nous dire quelque chose à ce sujet ?
Travailler et enseigner dans l'une de nos écoles, à savoir la Emerald Hill School for the Deaf, a été un moment privilégié d'épanouissement. C'était une joie de voir ces enfants devenir des jeunes filles et des jeunes hommes responsables, capables de prendre soin d'eux-mêmes. Mais le véritable défi était de savoir comment les prendre en charge financièrement, car ces enfants venaient de familles très pauvres et ne pouvaient pas payer leurs frais. Ainsi, l'école fonctionnait pratiquement grâce à des dons la plupart du temps et les Œuvres Pontificales Missionnaires étaient l'un des donateurs. Je suis donc reconnaissante et je tiens à remercier du fond du cœur les Œuvres Pontificales Missionnaires qui sont venues à notre secours et nous ont aidés à construire un bloc sanitaire lorsque nous en avions vraiment besoin. Que Dieu bénisse leur générosité !
Quel est ton principal engagement et ton principal défi aujourd'hui ?
Mon principal engagement aujourd'hui est d'être la Directrice des novices de notre Noviciat International ici à Lusaka, en Zambie, Afrique. Nous avons actuellement 15 novices provenant de trois pays différents : le Kenya, la Zambie et le Zimbabwe. Je me sens très heureuse d'accompagner ces jeunes femmes dans leur vocation à la vie religieuse. Je remercie le Christ qui est le FORMATEUR, pour toutes les grâces qu'il m'a données pour continuer à enseigner et à cheminer avec chacune de ces novices. Ce n'est pas une responsabilité facile ; elle comporte des joies et des défis. Mais avec Jésus à mes côtés, je me réjouis de réaliser cette tâche.
Le grand défi aujourd'hui c'est aussi le COVID - 19. Avec un grand groupe de jeunes vivant ensemble, je dois m'assurer qu'ils sont en sécurité, qu'ils ont de quoi manger, le nécessaire pour vivre et s'éduquer. Donc, quand je dois m'absenter pour un certain temps, j'ai peur et j'espère que je ne serai pas celle qui leur apportera le COVID, car c'est moi qui sors principalement pour aller chercher tout ce dont la maison a besoin. Cette pandémie a affecté notre programme. Je ne peux pas planifier à l'avance, mais je dois prendre chaque jour comme il vient. Mais globalement, je fais confiance à Dieu pour subvenir à nos besoins alors que nous continuons à prier pour le monde entier qui endure ce COVID.