
2 octobre - Pauline Marie Jaricot, une fille de Lyon
Pauline Marie Jaricot et d’autres Lyonnais ont perçu l’importance de la mission universelle. Ils s’organisent pour soutenir de nombreux missionnaires. Dès les premières années de cette œuvre naissante, l’ambition est claire : soutenir tous les missionnaires qui ont besoin d’une aide. Le 3 mai 1822, l’œuvre de la Propagation de la Foi est fondée à Lyon. L’adhésion des chrétiens français et européens est si importante que le 3 mai 1922, le pape Pie XI déclare pontificale l’œuvre de la Propagation de la Foi (voir le texte de Pie XI, « Extension de l’œuvre de la Propagation de la Foi – Motu proprio “Romanorum Pontificum” », dans la Documentation Catholique (DC) n°158, 24 juin 1922, col. 1534). Les autres Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM) sont : la Sainte Enfance - aujourd’hui, l’Enfance Missionnaire – fondée à Paris, en 1843, par Mgr de Forbin-Janson, l’Œuvre de Saint Pierre Apôtre créée à Caen, en 1889, grâce à Jeanne Bigard et sa mère Stéphanie, pour soutenir la formation du clergé indigène, et l’Union missionnaire du clergé, fondée en 1916 à Parme (Italie) par le Père Paolo Manna, devenue, le 28 octobre 1956, l’Union Pontificale Missionnaire (UPM). Pauline Marie Jaricot, à qui Paul VI attribue, le 22 octobre 1972, « l’intuition, l’initiative et la méthode » de cette belle œuvre, mérite donc une attention particulière. Comment s’est-elle engagée à la suite de Jésus ? Comment a-t-elle relié prières et collectes en faveur des missions ? Comment a-t-elle enraciné son engagement missionnaire dans une spiritualité qu’elle a su partager avec ses proches et amis ? Telles sont les principales questions auxquelles la vie de Pauline Marie Jaricot donne des réponses lumineuses. Cette jeune fille de Lyon s’est engagée à la suite de Jésus dans l’évangélisation.
Née à Lyon, le 22 juillet 1799, dans une famille de riches industriels de la soie, Pauline Jaricot reçoit une bonne éducation chrétienne. Jolie et, très coquette, elle cherchait à plaire, comme elle l’écrit si bien. « Mes parents donnaient quelques parties de plaisir pour nous amuser le dimanche. Ils réunissaient à la campagne une nombreuse société de papas, de mamans, de demoiselles et quelques jeunes gens, qui venaient avec mes frères ou comme leurs amis. Là, on faisait des jeux de mots, des rondes, ou bien on dansait… La dissipation entraînant nécessairement l’oubli de la présence de Dieu, on se livrait entièrement aux folles joies du siècle : on chantait des chansons tendres, on recevait, dans le cours de ces jeux, les baisers qu’ils nécessitent et qui naturellement devaient jeter le désordre dans les cœurs… Le désir de plaire, l’envie de l’emporter sur les autres, la coquetterie, et quelquefois le dépit s’y (dans mon pauvre cœur) tenaient cachés… Il fallait être mort, ou bien malade, pour ne pas ressentir au moins certaines impressions que faisaient tant de flatteries, d’attentions, de paroles doucereuses de la part des jeunes gens qui nous entouraient » (J. Servel, Un autre visage. Textes inédits de Pauline Jaricot, Lyon, Ed. du Chalet, 1962, p. 95). De plus en plus coquette, Paulette ne semblait pas tournée vers un engagement missionnaire important. Mais grâce à son frère, Philéas, étudiant au séminaire de Saint Sulpice à Paris, lié aux Missions Étrangères de Paris, et se préparant à partir comme missionnaire en Chine, Pauline fut informée sur la situation critique des missions. Auparavant, elle vit une expérience de conversion qui va bouleverser sa vie. Une rencontre sincère avec le Seigneur provoque toujours un désir de conversion, une joie d’améliorer ses relations avec lui et avec ses semblables.